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Adoption en Côte D'Ivoire
September 4th, 2004
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Gaelle Sevenier, French journalist



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Gaëlle Sévenier

photo Gaelle Sevenier
Orphelin de Côte d'Ivoire

Mémoire de Science Politique
Document Word, Mémoire: 250 pages

Adoption Internationale: l'adoption en Côte d'Ivoire

Soutenance: Juin 1999 - Félicitation du jury

En 1999, 3592 enfants, originaires de 67 pays différents, ont été adoptés par des familles françaises. La France est le pays où, proportionnellement au nombre d'habitants, l'on adopte le plus d'enfants étrangers. Au Vietnam d'abord, record absolu depuis quelques années, en Colombie, en Roumanie ou à Madagascar ensuite, puis en Russie, en Ethiopie ou au Guatemala, pour les pays les plus " demandés ".

Tous les pays du tiers-monde cependant ne voient pas partir leurs enfants du même œil, leurs législations en sont le reflet. Il y a ceux qui ont ratifié la convention de la Haye, et dont le pays a mis en place une autorité centrale, responsable des adoptions, qui prohibe les démarches individuelles. Il y a ceux qui prohibent ce don suprême, comme c'est le cas de la plupart des pays musulmans. Il y a ceux qui ne reconnaissent qu'une seule adoption, qui ne rompt pas avec les liens de la famille biologique. D'autres font coexister l'adoption simple et l'adoption plénière. Il en résulte un imbroglio juridique où les conflits entre pays d'adoptés et pays d'adoptants sont souvent inextricables.

La Mission de l'Adoption Internationale s'évertue à débroussailler cette jungle, et l'intervention de l'Etat est quasi permanente. Ainsi la loi MATTEI, qui vient d'être votée, représente un véritable progrès puisqu'elle rétablit une certaine égalité de statut entre un orphelin originaire d'un pays signataire de la convention de La Haye et un orphelin d'un pays non conventionné. Des procédures se mettent en place régulièrement, soit avec des pays ayant ratifié la convention de la Haye, soit avec d'autres qui ne l'ont pas encore signée. Ces procédures sont susceptibles d'évoluer avec la pratique. Les circuits de transmission entre les Etats peuvent encore être rendus plus simples et plus uniformes, mais seules l'expérience et la multiplication des contacts permettront de les perfectionner, de lever les incertitudes et de faire disparaître les dérives.

Il faut aussi insister sur le fait que le nombre d'enfants adoptables est très inégal selon les pays, et que les autorités locales sont plus ou moins ouvertes à l'adoption internationale. Ce n'est pas parce qu'un dossier est transmis dans un Etat qu'un enfant sera nécessairement proposé aux candidats à l'adoption. La convention de La Haye a été à l'origine de progrès notoires en ce qui concerne la protection des enfants et la coopération en matière de procédure; elle assure l'adoptabilité de l'enfant, elle facilite la délivrance du visa MAI, elle facilite la reconnaissance, en tant qu'adoption plénière en France, des adoptions prononcées dans le pays d'origine qui entraînent la rupture du lien préexistant de filiation ; elle apporte une aide juridique et une garantie de transparence, mais elle ne garantit aucunement l'aboutissement des démarches. L'adoption internationale reste et restera encore un long parcours douloureux et aléatoire.

Côte D'ivoire

Pour conclure ce mémoire, j'ai souhaité m'éloigner des livres, des sites Internet, des comptes-rendus de séances parlementaires et des législations diverses. J'ai voulu terminer cette étude en m'impliquant personnellement. Pour cela j'ai choisi de me rapprocher du monde réel de l'adoption. Lors de mon entretien avec Brigitte GODDE, présidente de l'OAA " Enfance Avenir ", celle-ci avait souhaité me montrer des photos d'enfants adoptés par le biais de son association, photos prises lors de la galette des rois annuelle :
" Voilà donc les photos. Alors quand on parle d'adoption, et bien on parle de tous ces enfants là. J'ai pris volontairement les photos, parce que je me dis que quand on parle d'adoption, on parle de chiffres, et cela n'est pas suffisant. C'est important de voir de qui l'on parle."
Moi aussi, j'ai voulu aller voir " de qui l'on parle ". J'ai donc profité d'un voyage en Côte d'Ivoire pour aller rencontrer ceux qui sont en fait les véritables acteurs de l'adoption internationale : les petits orphelins.

Le 25 avril 2000, mon ami et moi sommes très gentiment reçus par Madame Fatouma KONE , assistante sociale dans l'Orphelinat National de jeunes filles de Grand Bassam, petite ville de bord de mer au Sud d'Abidjan. Fatouma travaille dans cet orphelinat depuis 1990, et considère les 142 petites filles, qui ont entre 5 et 15 ans, comme ses propres enfants.
Je suis étonnée de ne voir qu'une dizaine de fillettes dans l'orphelinat. Fatouma m'explique que les autres sont rentrées dans leur famille à Abidjan pour les vacances de Pâques ; celles qui restent sont les seules à n'avoir aucun parent encore en vie. J'apprends que dans cet orphelinat, tout comme dans l'Orphelinat de Bingerville (banlieue d'Abidjan) qui s'occupe des petits garçons, en fait très peu d'enfants sont adoptables. En Côte d'Ivoire, la tradition prédomine : on n'empêche pas une famille de voir un enfant. Si l'enfant a un nom, il a forcément un lien de filiation avec une famille éloignée. Même si la famille ne veut pas la garde, ces enfants ne peuvent être adoptés et sont placés dans un orphelinat :
" Quand on connaît l'origine de l'enfant, on ne le donne pas [en adoption], pour éviter les problèmes. Dès que l'enfant a de la famille, il n'est pas adoptable. Et en Afrique, il est rare qu'un enfant n'ait pas de famille…Quand par exemple la mère est décédée, les enfants vont en orphelinat, mais pendant les vacances, ils rentrent en famille. Si on connaît le nom de l'enfant, on sait qu'il a une famille. "


Les places sont rares à l'Orphelinat. Une commission décide si l'enfant peut y habiter pendant l'année. Si l'enquête sociale démontre que la famille peut s'en occuper (même si elle ne souhaite pas le faire), l'orphelinat est obligé de refuser l'enfant et de le renvoyer chez une tante ou une cousine éloignée. Fatouma m'explique qu'il y a beaucoup de refus car beaucoup de demandes et pas assez de places.

Fatouma nous fait visiter l'Orphelinat. Accompagnés des petites filles, nous nous rendons dans le dortoir où s'entassent des lits superposés recouverts de moustiquaires . Chacune dispose néanmoins de son propre lit. Nous nous rendons ensuite dans la bibliothèque où les fillettes nous montrent avec fierté les quelques livres de Bibliothèque Rose, posés sur les étagères presque vides, qui ont été donnés par des œuvres de charité.
J'explique aux enfants que je suis en train d'écrire " un livre ", et que j'aimerais bien prendre des photos d'elles : je mettrai la plus jolie des photos en couverture de mon mémoire. Nous nous livrons donc dans des éclats de rire à une séance-photos improvisée . Toutes veulent faire la couverture du " livre ". C'est Sidonie et Tatiana qui, avec leurs grands sourires, illumineront la première page de ce mémoire.

Madame KONE nous reçoit ensuite dans son bureau. Elle nous explique qu'en plus des orphelines, il y a également, dans cet orphelinat, des cas sociaux, c'est à dire des enfants qui viennent de familles avec des parents handicapés, trop pauvres pour s'en occuper ou qui sont en prison. Ce sont ces enfants qui restent le moins longtemps. Le travail de Fatouma est de faire le lien entre l'enfant et sa famille. A leur arrivée, les fillettes ont souvent des problèmes d'adaptation et des difficultés à reprendre goût à la vie. Fatouma les aide de son mieux, et vérifie, lorsque les enfants sont renvoyées dans leurs familles, qu'elles ne sont pas battues et qu'elles sont bien traitées. Elle avoue avec tristesse que bien souvent, les fillettes sont utilisées chez elles comme les " petites bonnes de la maison " . Elle nous raconte que c'est très dur pour elle de laisser repartir les enfants dans ces familles qui ne veulent pas d'elles, mais que la loi est ainsi faite dans ce pays : elles ne pourront malheureusement jamais être adoptées…
Nous remercions Fatouma de son chaleureux accueil. Une fois revenue en France, nous enverrons un jeu de société pour les petites filles, en espérant qu'il arrivera à destination.

Sur les conseils de Fatouma, je me présente le lendemain au ministère de la Santé et des Affaires Sociales de Côte d'Ivoire, en plein centre d'Abidjan. C'est là que je vais pouvoir poser des questions sur l'adoption internationale.

Justine DIA, chef du Service de l'Adoption du ministère, me reçoit dans son bureau. J'ai eu du mal à la convaincre de me laisser l'enregistrer sur mon dictaphone, mais elle finit par accepter. Madame DIA s'occupe des dossiers de candidatures des parents souhaitant adopter. Beaucoup viennent de France. Elle examine les dossiers par ordre d'arrivée, et lorsqu'ils sont complets (agrément français, certificat de mariage, justificatif de revenus, certificat de stérilité…), elle regarde quels sont les couples qui " sont vraiment dans le besoin " c'est à dire qui n'ont pas encore d'enfant , puis elle rencontre Madame BOUA, qui est responsable des " pouponnières ", afin d'attribuer les enfants.

Les " pouponnières ", c'est le nom que les Ivoiriens ont donné aux orphelinats des tout-petits. La plupart sont des enfants qui n'ont plus aucun lien de filiation et qui sont donc proposés en adoption. Ce sont en général des enfants abandonnés dans la rue, ou bien à l'hôpital après l'accouchement et que personne ne vient réclamer :
" Le plus souvent, des jeunes filles confrontées à des problèmes familiaux, économiques, abandonnent leur enfant de manière volontaire. Elles le font dans la rue. Elle peut par exemple te rencontrer : " bon, j'arrive, j'ai un bébé, là, gardez mon enfant ", et après elles disparaissent. Donc le plus souvent, ça se passe aux abords des marchés, dans les lieux publics. Parce que elle, elle ne veut pas qu'on puisse la rattraper. "

La police fait des recherches, et passe même des annonces pour retrouver les parents : trois fois dans le journal " Fraternité matin ", dit " frat mat ", puis une fois à la télévision. Ce n'est qu'après cette démarche que le juge de tutelle décide de l'adoption. Si une femme est " attrapée " en train d'abandonner un enfant, elle encourt une peine de prison. Justine DIA explique que les parents ont également le droit de venir abandonner leur enfant au ministère des Affaires Sociales, en signant une décharge, mais que depuis qu'elle travaille dans ce service, elle n'a jamais vu une telle situation. De plus, si un tel cas se présente, le service va proposer aux parents de garder l'enfant en orphelinat un moment, et puis de les aider à s'en sortir," parce qu'on n'est bien qu'avec ses propres parents ".

Le ministère reçoit beaucoup plus de demandes d'adoptions qu'il n'y a d'enfants disponibles : lors de mon passage, Madame DIA était en train de traiter une quarantaine de dossiers, alors que seulement 18 enfants sont véritablement adoptables, ce qui est très peu. Mais cela signifie également que les enfants ne restent pas longtemps dans les " pouponnières ".
Les parents adoptifs font généralement eux-mêmes le voyage pour venir chercher leur enfant, bien qu'ils puissent se faire représenter. Ils doivent prendre un avocat qui se chargera des démarches administratives. Quand tout est fini, ils viennent chercher l'enfant. Justine DIA s'amuse de voir à quel point les français sont si pressés d'aller chercher leur enfant, elle qui est tant habituée à la patience Ivoirienne ! C'est le service qui décide quel enfant va être attribué à une famille. Les parents n'ont heureusement pas le choix :
" Non, ils ne choisissent pas, c'est formellement interdit. C'est nous qui leur proposons un enfant. Parce que si eux-mêmes ils avaient la possibilité de concevoir, c'est ce que Dieu leur donne qu'ils prennent. Ils acceptent l'enfant tel qu'il est. "

On fait le bilan médical de l'enfant avant de le confier à ses parents adoptifs. Seuls les enfants en bonne santé (sauf consentement des parents adoptifs), sont donnés en adoption. Les enfants chez qui on dépiste le virus du Sida, très répandu en Côte d'Ivoire, sont envoyés chez des religieuses.


Si l'enfant n'a aucun lien de filiation, l'adoption plénière pourra être proclamée par les tribunaux. C'est uniquement à ce moment-là que les parents devront verser 250 francs aux tribunaux, sans que rien ne leur soit demandé de la part du ministère ni des " pouponnières " :
" nous ne prenons pas de sou. C'est au niveau du tribunal : une fois envoyé le dossier, on demande 25 000 CFA [250 francs] pour l'adoption plénière. Sinon les affaires sociales ne prennent pas d'argent, un enfant n'a pas de prix, ça ne se vend pas. "
Les " pouponnières " sont subventionnées par l'Etat Ivoirien. Certaines personnes " de bonne volonté " font également des dons. Ce n'est pas suffisant, mais Madame DIA me dit d'un ton résolu qu'il faut bien " faire avec ".

J'ai demandé à toutes les personnes concernée par l'adoption en Côte d'Ivoire que j'ai rencontrées quel était leur avis sur la convention de La Haye, et pourquoi la Côte d'Ivoire ne voulait pas la ratifier, mais personne n'en avait entendu parlé. Ce n'est apparemment pas un sujet d'actualité là-bas...

Il n'existe pas en Côte d'Ivoire de système d'OAA comme en France. En revanche, il existe des institutions privées qui s'occupent de placer des enfants en adoption sans que, au grand regret de Madame DIA, l'Etat Ivoirien ait un droit de regard sur leurs activités :
" Nous avons des institutions privées, à Corogo et à Guasso, mais ça ne dépend pas de nous. Nous devrions avoir un droit de regard, donc nous sommes en train de nous organiser, surtout avec le trafic des enfants. On les a convoqués pour savoir ce qu'ils font. Ils vont nous faire parvenir des documents, et on travaillera peut être en collaboration. "
Si rien ne change dans le fonctionnement de ces institutions privées, la porte restera ouverte à tous les abus puisque l'Etat ne peut pas vérifier si l'enfant est vendu ou non.

Le lendemain, nous sommes invités à visiter la " pouponnière " qui se situe dans un des quartiers d'Abidjan appelé Yopougon. Nous avons rendez-vous avec Lucie BOUA à 2 heures 30.
Lucie est très heureuse de mon intérêt pour la pouponnière. Elle me dit avoir prévenu tout le monde de notre arrivée. Peut être pensent-ils que mon mémoire va être publié et qu'ils deviendront célèbres !

Après une demi-heure de taxi, nous arrivons enfin à la " pouponnière " de Yopougon. Cela ressemble à une école. Nous sommes accueillis par des petits trisomiques qui veulent qu'on s'amuse avec eux. La " pouponnière " ne s'occupe pas que des tout-petits, il y a également un grand nombre d'enfants débiles profonds ou légers dont personne ne veut et qui restent toute leur vie à la charge du ministère. Ils sont très rarement adoptés, et s'ils le sont, c'est uniquement par des Européens.


Nous passons devant une dame qui est en train de nourrir une minuscule petite créature : un enfant prématuré qui a été retrouvé dans une poubelle lors d'un marché. Il lui faudra reprendre des forces avant de pouvoir être adopté, mais d'après sa " maman de chambre " qui le pouponne, il est en train de prendre du poids. La nouvelle ravit notre hôtesse, qui nous dirige vers une petite pièce remplie de landaus. Les petits sont si adorables que nous leur caressons la joue. Mais malheureusement, l'un d'entre eux se met à pleurer, ce qui fait que tous les autres le rejoignent en chœur. Cela fait rire Lucie qui nous explique qu'ils n'ont jamais vu de blancs ! Il nous faut tout reprendre à zéro, et en douceur. Petit à petit, ils s'habituent à nous, et les plus grands ne veulent plus nous lâcher les mains. La plus capricieuse pleure dès que l'on s'intéresse à un autre bébé, mais est aux anges dès que l'on se penche sur elle.
Lucie avait prévenu tout le monde que je souhaitais prendre des photos. Tout le personnel est ravi de se prêter à l'organisation d'une séance photo : un reporter d'un grand magazine n'aurait pas été mieux reçu… Tout le monde s'apprête autour des bébés pour les habiller de jolies robes et costumes colorés. Puis on les déplace dans la salle de jeux. Je me prends à monter sur une chaise afin de pouvoir mieux cadrer ce " tas " de bébés déposés sur un tapis de sol . La préparation de la séance photo a l'air de leur tenir tellement à cœur que je ne me sens pas de leur expliquer que j'aurais préféré prendre des photos un peu plus naturelles…

Tout en jouant avec les petits, je discute avec Lucie du financement de la " pouponnière ". J'apprends que la " pouponnière " reçoit en général entre 50 en 150 enfants, dont la majorité sont des handicapés. Chaque enfant dispose d'un budget de 400 à 600 francs CFA par jour, soit entre 4 et 6 francs français. En ce qui concerne les médicaments, l'institution ne dispose que de 150 000 francs CFA par mois, soit 1 500 francs pour l'ensemble des enfants. C'est surtout à ce niveau-là que le financement est insuffisant, étant donné que certains handicapés sont obligés de prendre des médicaments dont ils deviennent dépendants. Lorsque les fonds manquent pour leur en fournir, ils font des crises très difficiles à contrôler et les " mamans de chambre " restent dans ces moments-là impuissantes.


Même si le financement de la pouponnière de Yopougon est insuffisant, je suis témoin de l'amour que leur porte le personnel de l'établissement. Ces enfants ne sont pas en danger; ils sont aimés, et je suis convaincue qu'ils le seront encore plus lorsqu'une famille les accueillera et les élèvera comme ses propres enfants. Je sais qu'aux USA on peut adopter un enfant sur Internet ou le choisir sur cassette vidéo. Je sais qu'il y a des dérives, des intermédiaires crapuleux, des enfants vendus plusieurs fois, mais je suis persuadée que pour ces petits Ivoiriens comme pour les milliers d'enfants dans le monde qui n'ont pas la possibilité d'être recueillis dans leur pays d'origine, l'adoption internationale est une chance. Les Etats doivent se concerter et tout faire pour la faciliter et l'assainir, pour que plus jamais un enfant ne soit " à vendre ", pour que les délais soient raccourcis, les procédures harmonisées. Rien n'est plus triste qu'un enfant aux grands yeux anxieux qui attend un sort meilleur dans son orphelinat. Tout enfant abandonné doit pouvoir espérer qu'une famille l'attend quelque part dans le monde.

 
©2004